Le workflow, la fin des charrettes

Le workflow, la fin des charrettes

Quiconque a déjà traîné les pieds en agence ou dans une entreprise créative sait déjà à quel point le jargon y est omniprésent. Plutôt que de vous parler d’un énième terme de la novlangue, on s’est intéressé à un mot de la vieille langue : La charrette.

Dans le jargon des agences, la « charrette » faisait référence à une période de travail intense, généralement juste avant une échéance : une présentation, une livraison par exemple. On y travaillait comme des attardés, jusqu’à pas d’heure pour tenir les délais impartis. La charrette était donc un synonyme d’heures supplémentaires, de nuits blanches ou bien de grosse pression si vous préférez. Pourquoi le terme est imagé ? Parce qu’il fait référence à la période de rendu de étudiants en beaux-arts qui amenaient à la dernière minute des œuvres colossales.

Charette dans le travail à l'époque
Charrette, des étudiants de l'École National des Beaux Arts qui rendent leurs projets - CC Alexis Lemaistre

Quelle horreur ! Mais pourquoi donc ? La survenue de charrette pouvait s’expliquer, en partie, par une forme de management devenue obsolète :

  • La carence dans la communication entre le client ou les équipes entrainaient malentendus et retards. On se résignait à accepter de la part du client des objectifs et des délais intenables vis-à-vis des capacités et de l’équilibre personnel des équipes.
  • L’absence de méthodologie dans les agences amenait une planification et une répartition inappropriée des tâches dans les équipes.
  • Le sous-effectif, il ne faut pas se mentir, amenait en permanence une charge de travail paralysante.
  • La valorisation du présentéisme et la culture du travail acharné qui se faisait au détriment de l’équilibre personnel.

Sur le long terme c’était catastrophique, les agences étaient confrontées à la fatigue, au stress et à une baisse de la qualité du travail.

Arriver à dire non

A La Brèche Studio, nous avons abordé un virage il y a quelques années. On se souvient encore d’épisodes assez symptomatiques qui pourraient se résumer à ces quelques lignes de dialogues 👍

[Chef de projet sous pression] Combien te faut-il de temps pour terminer le montage ?

[Monteur essayant de bien faire] Oh ! Je dirais… Une demie-journée ?

[Chef de projet toujours sous pression] Soyons réalistes, si on a besoin de deux jours, annonçons deux jours de délai, tant pis.

[Monteur soulagé] Ça roule.

 

Pendant longtemps on a cru que la fonction de chef de projet, c’était de faire le tampon, de promettre des délais au client. Désormais nous préférons une approche planifiée et réaliste pour garantir que chaque projet bénéficie du temps de réflexion nécessaire. Cela signifie parfois que nous devons refuser des projets et au fil du temps ne sont restés que des partenariats solides avec nos clients.

La nécessité d’outiller sa gestion de projet

Tout ne s’est pas fait par la volonté seule. Nous avons massivement investi dans les outils de #workflow. On le traduit en français, assez rarement on le concède,  par « flux de travail » ou « processus de travail ». Il décrit l’ensemble des étapes impliquées dans l’accomplissement d’un projet. C’est un enjeu majeur dans les entreprises créatives pour plusieurs raisons :

La définition d’étapes et de normes à respecter pour améliorer la qualité des services livrés : Nous avons par exemple mis en place des matrices pour séquencer la procédure de consultation, la pré-production et la post-production. Chaque étape dispose de documents en ligne calibrés pour la tâche : Feuille de service, découpage technique, storyboard, liste technique, dépouillement.

La collaboration et la transmission des informations et des ressources qui permettent de réduire les erreurs sur les projets : Tout le monde est au courant des délais, des ressources disponibles, des idées et concepts proposés par chacun. Il facilite aussi l’itération et la correction.

Cliquez sur l'image pour voir de quelle manière vous pouvez corriger une vidéo

Le monitoring de l’activité permet d’identifier ce qui fonctionne et ce qui fonctionne mal : On corrige en automatisant certaines tâches, le traitement et l’archivage des candidatures à nos casting par exemple. En rationalisant notre flux de travail, nous gagnons un temps précieux, qui se traduit souvent par des délais de production plus courts.

Les dernières candidatures pour un rôle et nos archives - La Brèche Studio

Voilà comment de notre côté on a fait de la charrette un mot du passé. Les membres de nos équipes ont des agendas classiques, 9to5, qui leur permettent de trouver l’équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle.

Pour allez plus loin : https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/charette-etudes-etudiants-fatigue

https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/03/27/dans-les-ecoles-d-architecture-les-etudiants-remettent-en-cause-la-culture-de-la-charrette_6167137_4401467.html

Et vous, subissez vous ces zones de stress ? Comment gérez-vous ? Est-ce bénéfique pour votre motivation comme pour certains ?

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