La palabre et le piège du détail
Ton défaut, c’est que tu ne laisses pas les gens finir leurs phrases
– Le défaut des gens, c’est qu’on comprend ce qu’ils veulent dire au bout de 4 mots mais qu’ils tiennent quand même à finir leurs phrases.
La palabre ✂️
Quand vous travaillez dans une société de production audiovisuelle comme La Brèche Studio, en tant que monteur comme Grégory Fillion, vous avez passé des heures à suivre des interviews, à dérusher des dialogues et à essayer de donner vie à ces histoires. Comme le temps est précieux, et que l’on nous demande souvent de faire court (et dynamique), notre travail consiste à faire en sorte que chaque mot compte. Depuis 12 ans, nous avons mis un mot sur un mal, bien français, qui gâche plus qu’il n’honore notre langage : l’art de la palabre.
Lorsque l’on conduit des interviews, ou bien que l’on se met à les monter, on constate qu’il y a un complexe chez l’orateur concernant son niveau d’éloquence et de vocabulaire. Ce complexe les amène à complexifier leur discours. Plus ils parleraient, plus ils seraient intelligents en quelque sorte. Plus les mots seraient compliqués, plus ils paraîtraient érudits ?
Et bien non…
Palabrer, c’est lorsque quelqu’un continue à parler sans vraiment apporter de valeur ajoutée à la conversation. C’est lorsqu’un discours s’étire en longueur et se perd dans les méandres de la rhétorique. Et les monteurs eux, ils n’aiment pas vraiment cela. Ils sont même impitoyables avec le bavardage ; car le travail du monteur c’est justement d’aller à l’essentiel.
On dit souvent que l’on fait de la dentelle quand on coupe un dialogue au bout de deux phrases. Le métier consiste à n’avoir aucun remord à jeter des images.
Le piège du détail 🔎
Ce n’est pas seulement un obstacle dans le domaine de l’audiovisuel, mais aussi dans de nombreuses autres situations. Que vous soyez en réunion, en rendez-vous client, devant une classe d’étudiants, savoir exprimer vos idées de manière concise est un atout majeur.
Ne vous laissez pas piéger par les détails. Vouloir tout dire, ne rien oublier, citer tout le monde pour contenter le maximum de personnes est rarement une bonne idée. Restez concentrés sur le sujet principal de votre vidéo, de votre interview. Vous aurez bien d’autres occasions de traiter les autres sujets, dans une autre vidéo par exemple.
Au fil du temps, au studio, on a appris à reconnaître un.e bon.ne orateur.rice. C’est la richesse du langage et la concision qui fait la persuasion. Donc si on vous coupe la parole, ce n’est pas par manque de respect, c’est qu’on désire aller à la quintessence de votre propos.
Et vous ? Vous êtes plutôt coupeur de parole ou bien palabreur ? Ou dites nous en commentaire si vous trouvez ça difficile.
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